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Cours de Français  au Secours Catholique
Contenu national
Actualité nationale
Thème
Migrants
Commune
Brest

Lettre ouverte au directeur de l’OFII …

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Texte

Monsieur le directeur de l’OFII,
Sur le site de l’OFII, nous lisons que vous avez pour mission « d’intégrer les migrants durant les cinq premières années de leur séjour en France ». L’OFII est désormais le seul opérateur pour cette mission.
Nous, bénévoles du Secours Catholique à Brest-Centre, nous accueillons de très nombreux exilés - femmes et hommes - pour les aider à apprendre notre langue et se familiariser avec notre culture.
Or, depuis quelque temps déjà, et le mouvement semble s’accélérer, nous assistons, impuissants et démoralisés, à un « ballet » difficilement compréhensible des élèves qui fréquentent notre structure.
Du jour au lendemain, ces élèves sont déplacés d’une ville à l’autre, à l’intérieur de notre région et, fait nouveau, ces jeunes reçoivent un message des travailleurs sociaux, les informant qu’il leur a été réservé un billet de train pour le jour suivant, afin de rejoindre un autre centre en région parisienne !
Nous aimerions comprendre comment fonctionne le système de déplacement et de répartition de ces exilés. Qu’est ce qui justifie de quitter un centre Adoma, ou Coallia à Brest, ville dans laquelle ils ont commencé une vraie intégration, ville dans laquelle ils ont créé des liens d’amitié, ville dans laquelle ils ont mené des actions, comme bénévoles, dans diverses associations et surtout ville dans laquelle ils ont entamé et poursuivi un cycle d’apprentissage du français ?
S’agit-il seulement de critères financiers ?
Un jeu de « chaises musicales », sous prétexte de libérer un nombre de places ici et les remplir là ?
Nous bénévoles engagés, avec le même projet que celui de l’OFII (« intégrer les migrants ») nous ne saisissons pas quel est l’intérêt de ces décisions administratives qui nous apparaissent dénuées d’humanité.
Ces élèves qui ont connu tant de drames et d’errances depuis qu’ils ont quitté leur pays d’origine sont, à nouveau déplacés, tels des pions, alors qu’ils ne demandent  qu’un peu de stabilité pour retrouver un peu d’espoir en l’avenir.
À chaque décision brutale de transfert, nos élèves nous confient leur désarroi et leur incompréhension. Nous sommes désemparés et incapables d’expliquer à ces élèves les raisons de ce qu’ils vivent souvent comme une sanction. Quant aux travailleurs sociaux, ils nous répondent qu’ils obéissent aux ordres de l’OFII, organisme qui détient les cordons de la bourse.


Voilà les quelques réflexions que nous souhaitions vous soumettre. Nous n’ignorons pas les difficultés que la situation migratoire peut engendrer, mais nous, bénévoles, nous aimerions comprendre comment interpréter ce tourbillon humain qui va à l’encontre de l’intérêt de tous ces jeunes et moins jeunes que nous accueillons.
Convaincus que nous partageons les mêmes valeurs de respect et d’ouverture aux différences, dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer l’expression de nos respectueuses salutations.

L’équipe « exilés » du Secours Catholique de Brest-Centre

SECOURS CATHOLIQUE BREST CENTRE
214 rue Jean Jaurès 29200 BREST
accueilexilesbrest@secours-catholique.org