France Bleu : En Finistère 6 000 foyers aidés par le Secours Catholique en 2020
Dans le Finistère, l'année dernière, ils ont été 15 000 à avoir été accueillis par l'association. Si la demande d’aide alimentaire est stable, le profil des bénéficiaires a changé.
Dans le département du Finistère, 15 000 personnes ont été aidées par le Secours Catholique en 2020. © Radio France - Marine Clette
Au Secours Catholique du Finistère, 900 bénévoles répartis dans 32 équipes viennent en aide aux plus précaires. L'association a publié jeudi 18 novembre 2021 son rapport annuel sur l'état de la pauvreté en France dans lequel elle constate que le profil des personnes qui viennent demander de l'aide a changé. Plus de la majorité des demandes d’aide alimentaire sont faites par des couples avec enfants ou des familles monoparentales.
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Des travailleurs sont aussi cités en nombre : des artisans, des commerçants ou des personnes qui ont un emploi à temps partiel, un public que l’association n’avait pas l’habitude de voir, mais dont les revenus ont été déséquilibrés par la crise sanitaire. Ils représentent aujourd’hui 15 % des bénéficiaires. En 2020, le Secours Catholique a accueilli de nombreux étudiants, venus chercher du lien social et de la compagnie. Les personnes de plus de 50 ans, elles aussi ont été plus nombreuses. De jeunes retraités qui touchent trop peu face aux augmentations des prix du gaz ou de l’essence.
Ce qui est nouveau aussi, c’est que les bénéficiaires ont tendance à revenir plusieurs fois. Dans le Finistère, un tiers des personnes qui vont au Secours Catholique vivent sous le seuil de grande pauvreté.
« L'association m'a aidée à acheter une nouvelle voiture »
Au Secours Catholique, il y a également des étrangers et des personnes en recherche d’emploi. Pour ces Bretons, c’est bien plus qu’une aide financière. En 2014, Anaëlle a 24 ans. Elle n’a pas d’emploi et ne peut pas toucher le RSA. Après plusieurs semaines d’hésitation, elle demande de l’aide au Secours Catholique. Sept ans plus tard, elle dresse le bilan. « Je me suis retrouvée en difficulté financière et donc alimentaire et c'est comme ça que j'ai commencé à demander de l'aide au Secours Catholique, de l'aide alimentaire. Ensuite, j'ai pu aller à Lourdes avec eux. Et puis la dernière chose, c'est ma voiture. J'avais 1 700 euros de réparations ; l'association m'a aidée à acheter une nouvelle voiture », sourit la jeune femme de 31 ans qui habite Plounévez-Lochrist.
Elle souhaite désormais rendre la pareille : « Ça me ferait très plaisir de pouvoir contribuer à mon tour, de pouvoir aider. J'ai beaucoup reçu et je trouve que c'est normal de pouvoir rendre en retour. Pour montrer aussi à d'autres personnes qu'on est pas tout seul », confie la bénéficiaire. D'ailleurs, Anaëlle souhaite désormais passer de l’autre côté et elle sera bénévole lors du marché de Noël de Cléder, dans le Nord Finistère, le 12 décembre prochain.
Kristiné a écrit une lettre de remerciement aux bénévoles qui l'ont accueillie. © Radio France - Marine Clette
Kristiné a écrit une lettre de remerciement aux bénévoles qui l'ont accueillie. © Radio France - Marine Clette
L’association a aussi des boutiques solidaires. À Landivisiau, c’est Kristiné qui repasse et plie les vêtements. La jeune femme d’origine arménienne est arrivée en France au printemps 2019 avec sa famille. Ça fait cinq mois qu’elle se rend tous les mercredis dans la boutique. Cette activité c’est le début d’une nouvelle vie. "Il y a une très bonne ambiance, je suis très contente de travailler" glisse la jeune femme. Elle œuvre aux côtés de la bénévole Marie-Hélène, plutôt gourmande. "Kristiné travaille très bien. En plus elle nous apporte des gâteaux avec plein de crème...c'est une excellente pâtissière !", sourit la bénévole. Grâce au Secours Catholique, le mari de Kristiné a trouvé un emploi dans une serre de tomates et leurs enfants vont au lycée.
Par Marine Clette, France Bleu Breizh Izel