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Quelques-uns des migrants ayant participé au goûter de Noël devant la chapelle de Lourdes. (Photo source Annie Cueff du Secours catholique)
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À Landivisiau, le soutien des migrants

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Annie Cueff, bénévole engagée au Secours Catholique du Finistère est l’une des enseignantes qui enseigne le français aux personnes migrantes hébergées à la Cité marine à Landivisiau. Elle explique quelles actions sont menées pour accompagner ces exilés, demandeurs d'asile, dans leur parcours si difficile. 


Depuis quand accompagnez-vous les demandeurs d’asile à Landivisiau ?
En 2017, lors de la création du Prahda (Programme d’accueil et d’hébergement des demandeurs d’asile), une poignée de bénévoles du Secours Catholique ont mis en place des cours de français à destination des familles hébergées à la Cité marine. Depuis, l’équipe s’est étoffée, et les cours sont dispensés deux fois par semaine à la maison paroissiale.
Qui sont-ils ?
Près de quatre-vingt-dix personnes en fuite pour de multiples raisons (guerres, conflits de religion, misère, mafia, mariages forcés) sont venues chercher refuge. Ce sont principalement des familles avec enfants, de langues et de religions différentes qui partagent un logement entre deux ou trois foyers. Une partie des familles vient d’Europe de l’Est (Géorgie, Albanie, Serbie, Arménie..) d’autres d’Afrique (Guinée, Côte-d’Ivoire, Éthiopie, Mauritanie, Mali, Congo), d’autres encore du Moyen Orient (Libye, Syrie).

Des personnes migrantes dont six familles sont déjà installées à la Cité marine.
Certaines personnes sont francophones avec un bon niveau d’étude, d’autres utilisent un alphabet différent, d’autres encore n’ont pas été scolarisées. En 2019-2020, malgré les confinements, quarante-huit personnes ont été accueillies. Le suivi de jeunes collégiens se fait en lien avec le collège de Kerzourat. D'une façon générale, tous ont tout perdu, laissant parfois des enfants derrière eux. Ils sont demandeurs d’asile, astreints à une procédure longue et pleine d’incertitude, très peu obtiennent le statut de réfugié. Pendant la durée de la procédure, les familles ont droit à un logement qui cesse de leur être acordé dès le premier refus. Il est impossible pour eux de travailler sans statut de réfugié. Tous cherchent un avenir meilleur.

Quels autres aides pouvez-vous leur apporter ?
La boutique solidaire du Secours Catholique peut apporter des aides ponctuelles ; le jardin solidaire de Kervanous  a ouvert ses portes à ceux qui le désirent. Une équipe d’une dizaine de personnes aide les migrants et les soutient au quotidien dans leurs démarches administratives, leurs déplacements pour rendez-vous médicaux ou autres, et surtout, lorsque, en fin de procédure, des recours administratifs sont à lancer. Ils cherchent un avocat, contactent d’autres associations spécialisées comme la Ligue des droits de l’homme, la Cimade... Trouver un toit aux familles déboutées fait aussi partie de nos autres actions.
C’est ainsi qu’André Le Fur avec Marc Cadiou et Claire Percier, professeurs au collège Kerzourat, ont créé un groupe « Cent pour un toit » dans le secteur de Landivisiau. Il prend en charge actuellement deux familles. Enfin, accompagner c’est aussi partager des moments festifs : à Noël avec le soutien de partenaires, mais aussi l’été, avec des sorties organisées à la plage.

Quels sont ces moments heureux partagés avec eux ?
L’émotion partagée de voir des adultes découvrir la mer pour la première fois de leur vie ; les sourires de certains qui pensent que les rochers qui affleurent sont des hippopotames ; la découverte du climat breton qui fait se demander pourquoi alors qu’il pleut beaucoup, les arbres n’ont plus de feuilles, sont autant de pépites à partager. Enfin, le regard de ces personnes sur notre quotidien de Français nous rappelle souvent les chances que nous ne percevons plus comme le droit de voter et de manifester ou, tout simplement, de pouvoir aller à l’école ou de se soigner à l’hôpital.

 


 


 

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Le beau gâteau confectionné par Kristine, Arménienne, qui régale régulièrement le groupe de ses douceurs.
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Artur, Jetmira  et leurs enfants ont quitté l'Albanie en quête de jours meilleurs en France. Ils progressent dans l'acquisition de la langue grâce aux progrès de leurs enfants collégiens.
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Annie Porhel Kernéis et AnneYven assurent le suivi des élèves en lien avec le collège de Kerzourat.
Auteur et crédits
le Télégramme