Projet de loi Immigration : Prendre le parti de la dignité

Soucieux du tour pris par les débats autour du projet de loi Immigration, les acteurs du Secours Catholique du Finistère appellent à prendre le parti de la dignité, de l’humanité et de l’intérêt général.

“Nous avons besoin de fraternité comme de pain” Pape François, octobre 2023

Au printemps dernier, le Secours Catholique du Finistère avait invité tous les députés du département
à une rencontre avec des personnes migrantes que nous accompagnons pour que les débats à venir
sur le projet de loi se placent sous le signe du respect de la sincérité, de la dignité et de la réalité
concrète du vécu des personnes. Six mois plus tard, nous constatons le renforcement des mesures
répressives du projet de loi Asile Immigration

Hélas, une nouvelle fois, la situation des plus fragiles est caricaturée, instrumentalisée. Depuis
plusieurs semaines, nous sommes témoins d’amalgames, de raccourcis dangereux, jusqu’à des
remises en cause de l’Etat de droit et des actions des associations de solidarité.

Comme le Pape le rappelait en octobre lors de sa venue à Marseille, « le phénomène migratoire n’est
pas tant une urgence momentanée, toujours bonne à susciter une propagande alarmiste, mais un fait
de notre temps. » Ce sujet délicat et complexe mérite d’être traité avec raison et sérieux afin d’éviter
les réponses toutes faites comme, par exemple, le mythe d’un prétendu « appel d’air » jamais établi.
Ce que les bénévoles du Secours Catholique du Finistère constatent sur le terrain est à l’opposé de ce
que répètent inlassablement les chroniqueurs de certains plateaux télévision. Nous pouvons
témoigner de la volonté des personnes exilées de vouloir s’insérer au plus vite, de vouloir travailler.
Personne ne quitte sa famille, sa patrie pour des raisons futiles. Nous assistons impuissants à la
maltraitance de personnes nécessitant un suivi psychiatrique et médical. Les parcours d’exil de
personnes fuyant la guerre, les persécutions ou les catastrophes climatiques sont des épreuves
terribles que nous écoutons au quotidien. Nous ne pouvons accepter la stigmatisation permanente des
plus pauvres.

Le décalage est pour immense et incompréhensible entre d’un côté le sérieux et l’assiduité des
personnes qui suivent les cours de français que nous organisons dans nos différentes équipes, et de
l’autre l’acharnement de certains faiseurs d’opinion à leur nier toute humanité.

Nous appelons les parlementaires du Finistère à défendre la devise républicaine, à prendre le parti de
la dignité, de l’humanité et de l’intérêt général, et à résister aux sirènes électoralistes du rejet de l’autre.