À Quimper, les maraudeurs à la rencontre des plus démunis
Chaque semaine, à Quimper, deux maraudes sont assurées, le mardi à 14 h et le mercredi à 17 h 30. Voire une troisième en perspective : le samedi matin, deux fois par mois. Une quinzaine de bénévoles se porte à la rencontre des plus démunis. Amandine, Élisabeth, Marie-Caroline, Frédéric en parlent.
Mercredi 9 juin 2021. 17 h. Amandine presse le pas pour rejoindre le Café solidaire du Secours Catholique, rue Sainte-Thérèse à Quimper. Elle n’est pourtant pas en retard. Élisabeth, une autre bénévole, vient tout juste d’arriver pour préparer la maraude de cette fin d’après-midi. L’une et l’autre commencent par jeter un coup d’œil sur le tableau où leurs "collègues" laissent les indications de la veille.
« Aujourd’hui, il faut prendre des croquettes pour chat. Élisabeth, a-t-on encore une paire de chaussures en 41 ? », lance Amandine. Elle explique : « Nous avons aussi un carnet de liaison où nous notons les besoins et demandes des sans-abris. Nous y laissons aussi quelques informations. »
Tout en discutant, les deux femmes s’activent, chargent leur sac à dos de denrées alimentaires, de vêtements et préparent une thermo de café.
Croyants ou pas, qu’importe
Chaque semaine, à Quimper, le Secours catholique assure deux maraudes, le mardi à 14 h et le mercredi à 17 h 30. Voire une troisième, le samedi matin, deux fois par mois. « Notre itinéraire est le centre-ville, le Cap Horn, le théâtre Max-Jacob », indique Marie-Caroline Sallez, responsable de l’équipe.
Cette année, une quinzaine de bénévoles « dont une majorité de femmes » se relaie pour aller au contact des plus démunis. Certains sont croyants ; d’autres, pas. Qu’importe.
Élisabeth, retraitée, est ainsi arrivée en consultant le site internet de France Bénévolat, en février 2021. « Sur cette plate-forme, il y avait des propositions pour des missions bénévoles. J’ai alors pris contact pour donner un coup de main. Me bouger. »
Envie d’agir
Même chose pour Amandine, animatrice dans une association d’éducation à la citoyenneté et "maraudeuse" du Secours Catholique à Quimper.. Elle a rejoint l’équipe fin 2020, « Indignée par les injustices, ... J'ai eu tout simplement envie d'agir. À un moment donné, il faut savoir se donner le temps de passer à l'action concrètement. Auparavant, je n'avais jamais été confrontée à cette précarité. Rendre ce service-là me paraît important pour vivre ensemble.»
L’engagement de Frédéric, le 3e maraudeur de l’équipe ce mercredi, revient deux années en arrière. L’homme discret qui travaille, confie : « J’essaie de m’organiser pour donner du temps aux autres et les aider. » Le don de denrées, de produits d’hygiène et autres croquettes pour animaux n’est « qu’un prétexte pour entrer en contact avec ces personnes qui vivent dans la rue », reprend Frédéric.
Jusqu’à présent, le Secours catholique est la seule association caritative à assurer une maraude de jour dans les rues de Quimper. La municipalité a pour projet d’en créer une d’ici à cet été. Marie-Caroline Sallez et son équipe ont développé des partenariats avec des écoles (Châteaulin et Plomodiern) et un collège (Saint-Gabriel à Pont-l’Abbé) dans : « L’idée de sensibiliser les élèves à cette question de la pauvreté et de les initier à l’engagement citoyen. »