Visuel principal de l’article
Alice Goulaouic (à droite) accompagnée de quatre bénévoles.
Contenu national
Thème
Alimentation
Boutiques solidaires
Économie solidaire
Urgence internationale
Commune
Brest

À Brest, "les épicières solidaires" veulent créer plus de lien social

Paragraphes de contenu
Ancre
0
Texte

En janvier 2021, une épicerie solidaire en réseau a ouvert dans le quartier de Bellevue, à Brest (Finistère) : un projet alternatif à l’aide alimentaire traditionnelle qui accompagne déjà quatre-vingts personnes.


Installée dans un îlot de commerces du quartier de Bellevue, à Brest (Finistère), entre tours et verdure, rue de Gascogne, cette épicerie solidaire revêt un aspect vieillot par ses locaux, voués à disparaître qui lui donnent cette impression familière d’avoir toujours été là.

Une pharmacie, une alimentation de quartier et, depuis janvier, l’épicerie solidaire en réseau.
Ouverte le 9 janvier 2021,  elle est la première à voir le jour à Brest. « L’implanter au milieu d’autres commerces, c’est lui donner un statut de magasin normal. C’est un ancien CMB, que la ville nous a mis à disposition via le conseil communal d'action sociale (CCAS), très impliqué. Nous ne payons pas de loyer, seulement les fluides. L’endroit est condamné à être détruit, c’était idéal pour lancer l’expérimentation », explique Alice Goulaouic, responsable du projet. 

Cinq associations sont partenaires.

À l’intérieur, dans un coin dédié à la rencontre et au café, la dynamique trentenaire, au regard malicieux, évoque la genèse de l’endroit. « Ça a débuté en 2015, une élue de la métropole, Claude Bellec, s’est beaucoup investie dans le projet. Cinq associations également : la Banque alimentaire, l’AGEHB [Animation et gestion pour l’emploi et l’hébergement en Bretagne], La Croix-Rouge française, le Secours catholique et le SPAB [Solidarité des personnes accueillies accompagnées en Bretagne]. » Seule salariée recrutée en avril 2020, la jeune femme a travaillé plusieurs mois pour que l’endroit ouvre ses portes.
« Un coup de pouce »
Le projet est complémentaire de l’aide alimentaire traditionnelle et vise à rendre acteurs les bénéficiaires. « Une étude a montré qu’au lieu d’être passif et recevoir, choisir et payer pouvait être bénéfique. » Pour y accéder, il faut déposer un dossier via l’épicerie, le CDAS ou une association partenaire. L'épicerie est accessible selon ressources et sur le territoire d’action sociale des CDAS de Bellevue et Lambézellec, soit le nord de Brest, en incluant Gouesnou et Guilers. « L’idée, c’est de venir ici pour un coup de pouce momentané et six mois par an. Afin de laisser la place à deux familles par an ou lieu d’une », explique Alice Goulaouic.
Depuis l’ouverture, quatre-vingts personnes bénéficient de cette solution alternative. « Les prix pratiqués représentent 10 % ou 20 % du prix en magasin traditionnel. » Abordable donc, mais pas à toutes les familles. « Nous en avons refusé cinq qui étaient sous les plafonds », précise-t-elle.
« Comme une ancienne épicerie de village »
L’épicerie solidaire en réseau est une association qui fonctionne avec une quarantaine de bénévoles, « indispensables à son fonctionnement », salue la responsable. « C’est une petite surface de 100 m². Un peu comme une ancienne épicerie de village. Il y a de tout sans surenchère de marques », décrit Sandra, la quarantaine, bénévole. Un meuble central, des caddies et la traditionnelle caisse meublent le commerce, qui ressemble à n’importe quel autre.
Un jeune homme, justement, entre pour faire des emplettes. Une bénévole lui explique que c’est un peu plus compliqué. « Ça arrive de temps en temps, sourit Alice Goulaouic, alors on explique et on crée un dialogue. » Catherine, bénévole depuis septembre, habite le quartier. « Je suis mère au foyer, je voulais faire quelque chose pour aider et me sentir active. » De l’étiquetage à la mise en rayon, en passant par la caisse, chacun donne un coup de main.
La prochaine étape ? « Mettre en place des activités pour plus de lien social », raconte la responsable. Car c’est bien ce lien qui est au cœur du projet.

Épicerie solidaire en réseau, ouverte le vendredi, de 16 h à 18 h, et le samedi, de 9 h 30 à 12 h 30.

Auteur et crédits
Ouest-France